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Actualité
29 avril 2025

Les forêts imaginaires de William Christie

Les forêts imaginaires de William Christie : une mesure au bout des racines
 

 

À l’occasion du lancement du projet " World Wide Wood" sur la plateforme Google Arts & Culture, Les Arts Florissants dévoilent une exposition en ligne, sensible et inédite, pour plonger au cœur de l’univers de William Christie. Un projet pensé comme un promenade numérique, où nature, mémoire et musique s’entrelacent dans le souffle discret d’un récit baroque.

 

 

Dans nos retraites

Grandeur, ne viens jamais

Offrir de tes faux attraits

Ciel, Ciel, tu les as faites

Pour l′innocence et pour la paix »

Extrait de l’œuvre Les Indes Galantes : "Forêts paisibles" (Les sauvages) par Jean-Philippe Rameau
 

 

Il n’est pas rare qu’un chef d’orchestre aime les jardins. Ce qui l’est davantage, c’est qu’il les pense comme des œuvres, qu’il les écoute. William Christie partage avec les anciens la vision du jardin comme locus amoenus (un lieu « amène », idyllique) ; un espace de clarté, de répit, de composition. Pour Christie, il n’y a jamais de séparation véritable entre le chant des arbres et celui des voix. L’un prolonge l’autre. Il n’y a pas de décor : seulement des paysages intérieurs.

 

Avec Les forêts imaginaires de William Christie, conçu dans le cadre du partenariat entre Les Arts Florissants et Google Arts & Culture, se dessine une géographie intérieure : la maison d’enfance dans l’État de New York, les jardins de Thiré, les pins d’Atys. Autant de lieux traversés, cultivés, rêvés. Yves Bonnefoy parlait du « vrai lieu » comme d’une promesse – ici, ce lieu existe, et il pousse… On le traverse doucement, secrètement, pour arriver dans un monde où les pins dansent et les allées fredonnent des harmonies.

 

L’expérience est numérique, mais l’intention, elle, est profondément baroque : faire dialoguer la nature et la mémoire, le théâtre et l’intime. Pas d’ostentation. Seulement des fragments, des silences, des images en sourdine. Une fugue, peut-être, pour ceux qui cherchent encore un peu d’harmonie dans le bruit du monde.

 

Dans ces jardins-là, où poussent les choses précieuses, le temps n’est pas suspendu. Il est accordé.


 

Les Jardins de William Christie