Agenda - L'air français, un art intime

Direction musicale

William Christie

Distribution

Élodie Fonnard, soprano
Marc Mauillon, basse

Musiciens des Arts Florissants

Florence Malgoire, Catherine Girard, violons
Myriam Rignol, viole de gambe
Thomas Dunford, archiluth
William Christie, clavecin

Programme

André Campra
“Volez, hymen, volez quand l’amour vous appelle”
Duo extrait de la cantate Énée et Didon (Livre II)

François Couperin
“Jean s’en alla” – Épitaphe d’un paresseux
Air à boire issu du Recueil d’airs sérieux et à boire – Paris, 1706

“Doux liens de mon cœur”
Air sérieux issu du Recueil d’airs sérieux et à boire – Paris, 1701

“Qu’on ne me dise plus que c’est la seule absence”
Air sérieux issu du Recueil d’airs sérieux et à boire – Paris, 1697

Les Pellerines : La Marche, La Caristade, Le Remerciement
Airs sérieux issus du Recueil d’airs sérieux et à boire – Paris, 1712

Gaspard Le Roux
Suite en ré : Allemande La Vauvert, Courante, Sarabande grave, Menuet, Passepied
Suite issue des Pièces pour clavecin, 1705

Nicolas Bernier
Jupiter et Europe
Cantate issue des Cantates françoises (Livre IV)

Entracte

Marin Marais
Les voix humaines
Transcription pour luth seul issue des Pièces de viole (Livre II)

André Campra
Les Femmes
Cantate issue des Cantates françoises (Livre I)

Elisabeth Jacquet de la Guerre,
“Dormez, dormez, ne vous défendez pas d’un sommeil si rempli de charmes”
Air extrait de la cantate Le sommeil d’Ulisse des Cantates françaises (Livre III)

Nicolas Bernier
“O nuit, c’est à tes voiles sombres”
Duo extrait de la cantate Diane et Endymion des Cantates françaises (Livre II)

Marin Marais
La Rêveuse
Pièce issue des Pièces de viole (Livre IV)

Louis-Nicolas Clérambault,
“Régnez, brillante Flore”
Air issu de la cantate L’isle de Délos des Cantates françoises (Livre III)

Michel Pignolet de Montéclair
“Sortez, tonnez vents furieux”
Air de la cantate L’enlèvement d’Orithie des Cantates à une et deux voix (Livre II)

Louis-Nicolas Clérambault,
“Monarque redouté de ces royaumes sombres”
Extrait d’Orphée des Cantates françoises à une et deux voix (Livre I)

André Campra
“Que vois-je ! Quel objet !”
Duo extrait du Triomphe de la Folie, cinquième Entrée ajoutée des Fêtes vénitiennes (scène 6)

L'air français, un art intime

À la fin du règne de Louis XIV, le changement du mode de vie aristocratique et le développement des salons provoquent un déplacement de la vie mondaine de Versailles à Paris. C’est le début d’une ère nouvelle tant d’un point de vue social que culturel : la musique change d’ambition et de format. Si les grandes formes lyriques et notamment la tragédie lyrique restent les modèles les plus aboutis du spectacle de cour, un art plus confidentiel se développe parallèlement tendant vers la miniaturisation des formes, comme celle de la sonate par exemple.

Dans le domaine de l’art vocal, l’air de cour reste très prisé depuis le XVI^e siècle, mais l’on assiste au début du XVIII^e siècle à l’essor d’un autre genre de petit format, la cantate. Diffusée en France au sein des cercles de musiciens, la cantate française y coexiste avec sa grande sœur italienne, qui jouit d’une vogue extraordinaire en France. Elle s’en distingue néanmoins par un style propre, hérité de la tragédie lyrique, et une attention toute particulière accordée au texte, véritable marque de fabrique de la cantate française.

Quintessence du « bon goût français », mêlant les rimes délicates d’une poésie suggestive aux accents expressifs d’une musique pleine de grâce, ces airs à la française, confiés à une ou deux voix, sont accompagnés d’un clavecin et de quelques instrumentistes : flûte, violon, dessus de viole. À la cour comme dans les salons parisiens, on écoute donc une musique moins grandiloquente que celle destinée à la scène et qui cherche surtout à toucher, plaire et émouvoir, favorisant désormais un rapport nouveau, plus intime, entre le musicien et son auditoire.

Les Arts Florissants ont toujours accordé une place importante à l’art vocal français. Ce programme donnera donc à entendre un florilège d’airs écrits par plusieurs générations de compositeurs, de Jean-Baptiste Lully à François Couperin en passant par Michel Pignolet de Montéclair, Louis-Nicolas Clérambault, André Campra… Cette musique sera servie par Élodie Fonnard et Marc Mauillon, tous deux anciens lauréats du Jardin des Voix, l’Académie pour jeunes chanteurs des Arts Florissants.